Le prétendant qui a vu sa future femme une seule fois la demande en mariage à son père. Ce dernier explique qu'il va calculer le prix dépensé depuis la naissance de sa fille. Ce montant, le prétendant devra le verser ; il lui sera rendu au bout d'un an si le mari n'a pas battu sa femme. Un sorte de caution en somme.
La somme d'argent est calculée. Le père argumente ensuite en ventant les qualités de sa fille.
Le prétendant accepte et les accordailles sont conclues d'une poignée de main.
La promise est alors confiée aux vieilles femmes de la tribu qui vont la préparer à la vie conjugale.
Les noces :
Les mariés passent devant le maire, ensuite vont à l'église pour en terminer dans le cercle des roulottes.
Commence alors la noce sous la loi romani.
Les deux jeunes mariés, revêtus de "costumes plus propres qu'à l'ordinaire", s'agenouillent en face de leur famille sous la tente du chef. Ce dernier prononce un discours qui engage la future mère à "bien élever ses petits" et souhaite bonheur et longue vie aux nouveaux conjoints.
Tout en parlant, le chef pose les mains tantôt sur la tête du mari, tantôt sur celle de l'épouse. Le discours terminé, le chef dépose un baiser sur leur front, avant les parents et les anciens.
Les conjoints sortent ensuite de la tente sous les manifestations de bonne humeur.
Les musiciens se mettent à jouer et entraînent l'assistance à danser. Sur les fourneaux, abrités du vent par les roulottes, les vieilles femmes préparent le festin.
Bientôt, le repas est servi ; un repas copieux de circonstance.
La durée de la noce est fonction de la richesse du mari. Elle peut durer jusqu'à huit jours " de beuverie, de danse, de chant et de musique ".
Jadis, si le prétendant avait payé au père le prix, la jeune fille était obligée de l'épouser. Aujourdh'ui, c'est de moins en moins fréquent. Elle continue toutefois à être achetée à ses parents par celui qui l'a choisie.
Un tradition qui tend à disparaître est le mélange des sangs. (Demeure pratiquée encore par certaines tribus d'Andalousie). Le chef faisait une incision aux bras des conjoints. Le sang était recueuilli pour être bu par les époux.
Une autre coutume des Tziganes de Hongrie ou de Roumanie voulait que, depuis des siècles, le mari coupa le nez de sa femme infidèle. Le cas s'est vu récemment d'un violoniste bohémien de Roumanie. Des témoins coururent chercher la police. Lorsque qu'ils se présentèrent à la roulotte, le bohémien jouait du violon tandis que sa femme se mettait des pansements. Malgré l'ancienne coutume tzigane, le mari écopat de un an et demi de prison.
Il arrive aussi quelquefois qu'un romani pas assez riche enlève la jeune fille aux parents. Cela donne lieu à des vengeances, des exécutions.
"L'étrange peuple des gitans n'a pas fini de se signaler à nous par des pratiques curieuses que la civilisation taxe de barbarie....", (dernière phrase de l'article)
Paru dans Monde et Voyages n° 168, Décembre 1937, par Jean Bazal
Photographie issue du livre "Sur les traces des derniers nomades ", Hachette, 1962 : Baptème en plein air pour de futurs mariés ? (légende de la photo)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire